vendredi 1 juin 2012

Multiplicité du français

Tout comme mon grand-père belge me montre souvent la différence entre le français de Belgique et le français de France, j'ai encore une fois expérimenté la différence de langage au Gabon. J'ai eu un peu honte au passage, mais bon! Le ridicule ne tue pas!

J'étais chez Sam (donc un quartier que je connais moins) et il me demande d'aller acheter un coca et un orangina chez la vieille dame qui a un petit commerce dans sa rue. Je vais donc chez elle en emportant deux bouteilles vides pour les échanger avec des pleines. Je lui demande le coca et l'orangina. Elle me prévient qu'elle n'a que du gino. Je lui dis que je prendrai donc du gino-pamplemousse, mais une seule bouteille. Et là, elle me dit "Va payer en haut et je te donnerai la bouteille".
Moi interloquée "en haut où?".
Avec un regard qui me fait sentir très bête "Et bien au Gaboprix!" (gaboprix= supérette)
Ne comprenant toujours pas "Je paye en haut et je viens chercher la bouteille chez vous?"
Avec un air désespéré "Oui!"

J'ai l'impression qu'il ne faut pas que je lui demande plus d'explications, donc sans rien comprendre, je me rend au Gaboprix.
-Bon, je n'ai pas trop compris ce qu'on m'a dit, mais la dame dans la petite rue là, elle m'a demandé de payer une bouteille de gino ici, et elle me donnera la bouteille.
La caissière interloquée "mais quelle dame? non non, on ne fait pas commerce avec elle!"

OK, bon, c'est pas grave, j'en profite pour acheter une bouteille d'orangina.

Il y a un bar à côté. Je me dis que je n'ai peut-être pas bien compris et que c'est là que je dois payer. J'entre dans le bar et repose mon problème au serveur.
-Non, non! Elle, elle a ses bouteilles, moi j'ai les miennes!

OK! Décidément, je n'ai rien compris. J'en profite pour acheter la bouteille de coca (je précise qu'il n'y en avait pas au gaboprix).

Sur le chemin du retour, je vais voir la petite dame et je lui explique que je n'ai pas compris ce qu'elle a dit et elle me dit, bon bah maintenant que tu as acheté tes bouteilles c'est trop tard.

Je pense que cette histoire serait restée une énigme pour moi si Sam ne m'avait pas traduit ce que m'avait dit la vieille dame. En fait, comme au départ je voulais acheter deux bouteilles et que je ne lui en prenais qu'une, elle me disait d'aller en acheter une autre en haut et de revenir acheter la sienne sur le chemin du retour, comme ça, elle ne se réchaufferait pas!

C'est ainsi que j'ai compris que "payer"="acheter" au Gabon! Comme quoi, parler le français de France, ça peut embrouiller à l'étranger. Ou alors, je ne suis tout simplement pas très vive d'esprit!

1 commentaire:

  1. On peut se demander pourquoi les Français parlent si mal... le français !!!

    Quelques exemples du (bon ?) français parlé à Liège :

    • J’ai été refait par mon frère = J’ai été berné par mon frère.

    • Il va mettre le linge au vert = Il va blanchir le linge en l’étendant sur le pré

    • J’ai le temps long de rentrer chez moi = Je me réjouis de rentrer chez moi

    • J’ai fait bouf = Je n’ai ni perdu, ni gagné

    • Il faudrait mettre cuire de l’eau = Il faudrait faire bouillir de l’eau

    • Il est tout blanc mort = Il est livide

    • Il a un air de mes deux airs = Il a une attitude sournoise

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