Le clando quitte la ville prenant la route du Cap Esterias. Nous voyons les quartiers défiler, les maisons s’espacer et petit à petit la forêt reprendre sa place. L’homme n’est jamais bien loin. Les pistes sillonnent ce qui reste de la forêt de la Mondah, mais tout de même, les arbres sont hauts, la végétation luxuriante et si verte. Le taxi nous dépose à l’embranchement de la route de Bolokoboué. L’air sent bon. Il sent la nature. Il sent la forêt. Déjà j’entends les cris d’oiseaux typiques et je me sens comme au coeur d’une Afrique sauvage. L’air est encore frais, nous sommes partis tôt ce matin. Après avoir marché quelques centaines de mètres, la terre crissant sous nos chaussures, l’oncle nous arrête. Il va chercher les machettes. Une pour lui, une pour Sam. Nous allons entrer dans la forêt.
Il faut se frayer un chemin dans cette forêt, à grand coups de sabre. Je reste derrière à attendre que les hommes aient fait leur travail. Je prends quelques photos en attendant de les suivre. Ici, une tache de lumière, là un fruit rouge vif, qui tranche sur les couleurs des feuilles. Sam prend un point GPS, je prends une photo. Je sens déjà la moiteur m’envelopper. Nous suivons la petite rivière, mais ce n’est pas facile. L’oncle connait les points de repères : ce grand arbre, ce palmier, ce coude de rivière. Nous le suivons. Il me donne un fruit à manger. Je goute, c’est acide et piquant. Il me dit que c’est bon pour les femmes enceintes arrivées à terme et qui veulent déclencher les contractions. Je connais cette plante, on m’avait dit que les gorilles la mange.
Nous poursuivons dans les vestiges d’une plantation. La forêt s’éclaircie et le soleil tape. J’entends le bourdonnement des abeilles dans un palmier à huile. Je reconnais les noix de palme que les femmes vendent au marché. J’éponge une goutte de sueur qui coule le long de mon coup avant de m’enfoncer à nouveau dans la forêt. Je suis perdue et suis aveuglément mes compagnons de route. Je les rejoins à la base d’un énorme arbre. J’ai tellement envie de toucher son écorce.
EEEEEEEEEEEEEErrrrrrrkkkkkk…. Un espèce d’énorme mille-pattes a déjà pris la place sur le tronc. Tant pis. Ma caresse à l’arbre se fera un autre jour. Mais il vaut quand même la photo.
Nous avons fait le tour du terrain. Une heure et demi dans la forêt. Je me verrais bien y rester plus longtemps malgré la moiteur, les moucherons, moustiques et monstres d’insecte. C’est tellement beau. Même le son est beau. Au Gabon, la forêt n’est jamais loin. C’est bon à savoir…
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