Nature

 

Au Gabon, on est soit au bord de la mer, soit en forêt. Et à Libreville, on est proche des deux. Quelle chance de pouvoir profiter de cette nature, certes modifiée par l’Homme, surtout autour de la capitale, mais si belle.

La plage est ensoleillée, pleine de lumière réfléchie par la mer. Il y fait chaud, salé et mouillé. Même l’eau est chaude, surtout en cette saison, on peut facilement y rester des heures sans s’en rendre compte. Le sable colle aux pieds, la peau tire à cause du soleil et du sel. Les pêcheurs se sont rejoints au ponton qui sent le poisson séché. L’eau est pleine de vie. On peut voir les bancs de poissons s’affoler à proximité de la surface, et casser le calme de l’eau par leur agitation. Et j’ai vu une tortue sortant sa tête de l’eau pour respirer il y a trois semaines. Une apparition furtive, comme un cadeau.

J’aime beaucoup passer la nuit à la Pointe Denis. Le jour se couche avec un esprit d’apaisement. L’air est calme ici, et on peut seulement imaginer le tumulte de la ville par ses lumières, séparée de nous par le large estuaire. Dans ces moments, je prends une profonde inspiration et remercie le ciel de me permettre d’exister en cet endroit.

La forêt de son côté est sombre, plus fraiche, mais plus humide. Un monde de verdure, d’oiseaux et d’insectes. Sam m’expliquait l’autre jour, que dans sa langue maternelle, le Punu, il n’existe que trois couleurs : le sombre, le rouge et le jaune (ou clair). Le vert est classé dans le sombre. Et je comprends comment des gens vivant en forêt peuvent percevoir le monde à travers ces trois tintes. Sombre : végétal, Rouge : animal, Jaune : la lumière perçant à travers la cime des arbres. Ce que j’aime le plus en forêt, c’est l’odeur. Une odeur de terre et de feuille. Une fois encore, je respire profondément, emplissant mes poumons de cette odeur et remercie le ciel…