Dimanche 8 mai

Je dois vous avouer qu'en me couchant le soir de mon deuxième jour au Gabon, je commençais déjà à ne plus aimer ce pays :

-dans la rue, on se fait traiter de « laide » par les femmes. Le pire que j'ai entendu, c'est « Vous êtes complètement laides » à propos de Floriane et moi.

-quand on sort, on doit marcher à moitié dans les caniveaux. Ils sont normalement recouverts de béton, mais évidement, à bien des endroits, il n'y a plus rien. C'est du coup un peu stressant. J'ai peur de mettre le pied dedans. Ça rajoute au stress de se faire écraser par les voitures.

-hier soir, un ancien volontaire m'a parlé de tous les parasites que j'allais attraper. De ceux des pieds à ceux des intestins en passant par ceux de la peau.

-en plus, cet ancien volontaire logeait dans ma chambre avant et il m'a dit qu'il y avait une grosse blatte qui se met parfois dans le trou de la douche... Beurk

-ce même gars m'a aussi dit que dans son nouvel appartement, il y a une grosse araignée au plafond, alors qu'on m'avait dit avant-hier, qu'il n'y avait pas de grosses araignées dans les maisons.

-je suis maintenant couverte de boutons de moustique. Ça me gratte !

-il fait méga chaud de 10h à 18h. Finalement, je suis bien contente que le soleil se couche tôt. Et ce n'est même pas la saison la plus chaude de l'année.

-les anti-palu vont me bousiller le tube digestif

-Libreville est la 7ème ville la plus chère du monde

-quoi d'autre...

Bref, je me demandais vraiment comment j'allais survivre ces 2 prochaines années et comment des gens décident, de leur plein gré, alors qu'ils ont d'autres possibilités, de s'installer dans ce pays pour toujours.

Heureusement, je me suis réveillée ce matin en étant de nouveau contente d'être là. A l'avenir, j'éviterai d'écouter les gens me parler d'un pays où je viens d'arriver. Je préfère découvrir les bon côtés, comme les mauvais côtés par moi-même, et au fur et à mesure. Ça diluera l'effet "tout va mal aller".