Encore un mariage, et oui! La saison sèche est bien la saison des mariages à Libreville. Samedi, Sam et moi étions donc conviés au mariage coutumier de sa Tante, Nounou, la grande sœur de sa mère (6 : ma belle-mère Monique). Elles se ressemblent d’ailleurs beaucoup toutes les deux. Le mariage traditionnel est celui qui compte le plus pour les gabonais et il se fera toujours avant le mariage civil. La famille du marié(1) est invitée chez la famille de la mariée(2) et lui offre la dot suite à un long argumentaire en langue (ici, c’était le Punu), pour se mettre d’accord sur le montant de la dot. Sur la photo 3, les membres influents de la famille de la mariée se regroupent pour décider s’ils acceptent ou non la proposition de la famille d’en face. Une fois le deal accepté de chaque côté, la mariée offre la dot à son père (ou au représentant du côté paternel de sa famille) et va se changer pour revenir en portant le pagne de son époux (5 : à droite, Nounou la mariée, au milieu Philomène, sa mère, la grand-mère de Sam donc).
Toute la famille du côté maternel de Sam était là. Non seulement les enfants de sa grand-mère, mais aussi les enfants des sœurs de la grand-mère. Je m’y suis plus ou moins retrouvée, ça commence à venir, même si encore une fois, dans mon esprit européen, ça ne me facilite pas la tache quand ma belle-mère me présente quelqu’un comme étant sa petite sœur, alors que je sais pertinemment que ce n’est pas sa sœur. Donc cette personne peut être une cousine, une cousine éloignée, une nièce, bref, le flou total. Heureusement que Sam est patient et m’explique et me réexplique qui est qui.
J’ai encore appris un nouveau mot français ayant un autre sens en gabonais : RIVALE. Plusieurs femmes venaient me voir en m’appelant “ma rivale”. J’étais un peu mal à l’aise… “Non non, je ne me mets pas entre Sam et toi, il sera toujours ton beau-frère…” ou alors “Quoi, tu veux me piquer mon mec?”. Mais quand ce fut au tour d’une vieille femme de me faire le coup, j’étais encore plus perdue. J’ai posé la question à Sam.
Donc EN FAIT, rivale est juste le moyen d’appeler la femme du frère de ton mari (ce serait trop simple de l’appeler belle-sœur). Et c’est une appellation transgénérationnelle! Car ça marche aussi pour la femme de ton petit-fils. Donc si je résume, je suis la rivale des grand-mères de Sam et des copines de ses frères. Ajoutons qu’en Afrique “frère” comprend les frères, les demi-frères, les cousins et les amis proches, cela fait beaucoup de rivales en un soir.
Pourquoi donc le mot “rivale”? Dans la tradition, quand un homme mourrait, son petit frère héritait de sa femme, ce qui faisait d’elle en quelque sorte la “rivale” de la première femme dudit petit frère. Vous me suivez? De la même manière, le neveu hérite de la femme de sont oncle si ce dernier venait à mourir. Ce sont des règles assez compliquées qui vont bien plus en détail que cela, je vais donc en rester là.
5, Sam en famille.
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